24.11.2017 - Le forum ouvre ses portes. 24.05.2021 Petit rappel, les films et séries du MCU n'existent pas dans notre timeline MCU à partir de spider-man homecoming et les films et séries des autres univers (dc, the boys, etc)n'existent pas chez nous. Nous sommes un crossover comics
Info Utiles
ᚖ Il n'y a pas de limite de mots ou de lignes sur le forum. ᚖ L'activité demandée est de 1 rp par mois et une connexion + un message toutes les deux semaines. ᚖ Vous pouvez jouer un personnage du MCU (earth-19999) sous forme de voyageur ou un personnage d'earth-616 (earth du forum), vous pouvez aussi jouer un personnage comics d'autres franchises. Vous pouvez aussi inventer vos personnages. ᚖ Nous sommes un forum crossover comics sur un fond Marvel et la dernière intrigue comics sur le forum est Secret Empire.
Un démon est un ange triste qui a déguerpi de l'endroit sacré
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Emrys poussa doucement la porte de la bâtisse qui s'ouvrit dans un grincement distinct. Il jeta un oeil à l'intérieur. Pas un chat. Pas un bruit. Il faisait un peu sombre malgré les vitraux qui parsemaient les murs.
Son regard se dressa vers la voûte. Ce plafond était vraiment haut. Depuis le temps qu'il passait devant cet édifice, il était temps qu'il y entre, ne serait-ce qu'en étant poussé par la curiosité. Il avait mainte et mainte fois entendu parler des églises où les humains de ce monde allait célébrer leur culte de divinité. Mais le Christianisme n'était pas du tout le genre de passion qui animait son monde à lui où la magie était monnaie courante. Dans le Weird World, on ne s'embêtait pas à vénérer un Dieu ou à fuir un Diable, il y avait déjà bien assez à faire avec les seigneurs fous et les sorciers maléfiques.
Emrys avait délaissé un temps sa roulotte et la fête foraine pour se rendre ici. Cela faisait un moment qu'il avait repéré cette chapelle et qu'il voulait la voir de plus près. Depuis le temps qu'il était dans ce monde, il s'était renseigné sur les us et coutumes de ces gens et la religion avait une grande importance pour la majorité d'entre eux qui croyaient en ce Dieu visiblement capable de tout. Etait-ce vrai ? Si la magie existait, pourquoi pas après tout ? Les églises étaient considérées comme la maison de Dieu. Comment était-il censé y entrer ? Non pas qu'il avait envie de se convertir en quoi que ce soit, mais il devait bien avoir que ça piquait sa curiosité. S'il devait vivre dans ce monde, autant en savoir un maximum dessus non ? Il ne comptait pas retourner dans le sien et n'avait pas particulièrement envie d'aller ailleurs. Il était bien sur Terre.
C'était trop calme là-dedans. Chacun de ses pas formait un écho. On aurait dit l'intérieur d'un château maléfique. Traversant cette grande salle qui s'étirait devant lui, Emrys observait les différentes rangées de banc parfaitement alignées et dirigées vers cet autel au bout. Puis il y avait cette statut d'un gars sur une croix, c'était assez glauque. Est-ce que ce culte pratiquait le sacrifice humain ? Le jeune homme observait les alentours de haut en bas. D'après ce qu'il avait entendu, ce serait une sorte de lieu sacré, pur où ne pouvait se trouver aucune source démoniaque. Enfin, c'était comme ça qu'il l'avait compris en tout cas. Si c'était le cas, que devait-il en conclure ? Que ce lieu n'était pas assez puissant pour l'empêcher d'entrer ou bien que sa nature démoniaque était trop bien refoulée pour n'ai pas de soucis sur le sujet ?
Il ne ressentait aucune magie. Aucune puissance particulière pourtant. Ce lieu était aussi banal qu'un trottoir point de vue surnaturel. Et ce Dieu qui prétendait être capable de tout serait-il en mesure par exemple de lui ôter ses gènes démoniaques ? Il paraît que les humains le priait pour qu'il fasse des choses. Ca lui rappelait un peu les tribus sauvages de son monde mais ici, c'était comme si tout le monde s'était mis d'accord un seul et même Dieu mais ce dernier pourtant n'avait pas l'air d'être très présent dans leur vie de tous les jours. Emrys lâcha un bref soupire. Depuis qu'il était dans ce monde, sa nature de démon ne s'était jamais révélée. Qui sait, c'était peut-être grâce à ce soi-disant Dieu ? Pourtant, s'il fouillait en profondeur dans le creux de son âme, il pouvait toujours ressentir cette noirceur qui sommeillait en lui telle une bombe à retardement.
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Dans une Église on se découvre dans tous les sens du terme
Quand j’étais enfant, je détestais allez a la messe, cela me paraissait sinistre, long et monotone. Y aller chaque dimanche dans nos plus beaux habits et devoir rester tranquille pendant ce qui paraissait des heures était une véritable corvée. En plus, impossible de rêvasser entre les murs ternes de l’Eglise, à peine égayés par des vitraux colorés mais aux représentations peu réjouissantes, car il fallait sans cesse se lever, s’assoir, se lever a nouveau… Je me souviens avoir plus d’une fois demandé a ma mère pourquoi on était obligé d’y aller et elle m’avait parler de foi, d’entraide, de choses plus grandes que moi, de foyer, d’espoirs… que des mots qui ne me parlaient pas. Du moins, qui ne m’ont pas parlé avant qu’elle ne nous quitte.
Si, avant, j’y allais parce que ça ne se faisait pas de ne pas être présent à l’Eglise le dimanche, par la suite, c’était devenu une seconde maison, un refuge et un endroit ou je me sentais plus proches de ceux et celles qui n’était plus. Quand James et Steve étaient partis à la guerre, j’avais pris l’habitude de venir tous les jours prier pour qu’ils me reviennent, avant de venir pour prier afin qu’ils trouvent le repos auprès de Dieu. Sans ma foi, tout cela m’aurait rendu folle je pense. Croire et prier n’a pas forcement apporter un sens à ces pertes, mais cela m’a aidé à surmonter cette épreuve d’être sure qu’il y en avait un quand même.
De la même façon, quand je suis arrivée dans ce « nouveau monde », le deuxième endroit ou j’ai essayé de trouver refuge alors que je déambulais, paniquées, dans les rues de mon quartier devenues étrangères, ce fut mon ancienne paroisse. Depuis 1946, peu de choses avaient changé, toujours ces mêmes gargouilles moqueuses, ces mêmes bancs juste revernis ou cette même odeur de cire mêlé a l’encens… Certes, le prête était mort depuis longtemps, mais son remplaçant avait été d’un grand secours et des plus bienveillant pour m’apporter de l’aide sans se montrer trop pressant pour avoir des réponses. Depuis, c’était devenu mon ancre et, la plupart de mon temps libre, je le passais ici.
Aujourd’hui ne fait pas exception. Alors que je suis dans la sacristie a raccommoder une soutane du père Marius, je vois Astrid, la femme qui gère la chorale, arriver en trombe comme si elle venait de voir Satan en personne. La femme d’une cinquantaine d’année, un peu replète, met un peu de temps a retrouver son souffle pour s’expliquer. Je dois prendre sur moi de ne pas la secouer car, en voyant son air horrifié, je redoute un drame et l’attente n’en est que plus insupportable pour mes nerfs.
« Becky !!! Je.. je crois qu’il y a un délinquant dans nos murs !! - Comment ca ? »
Le quartier ne s’est pas arrangé avec le temps, déjà mal fréquenté a mon époque, les choses sont allées de mal en pis, surtout avec les derniers événements. La paroisse déplore plusieurs vols ou actes de dégradation. Évidemment, à ces mots, je pose mon ouvrage pour aller jeter un œil, prête a défendre l’église a coup de chandelier s’il le faut. Sauf que je ne vois pas de bande patibulaire ou je ne sais trop ce que je m’imaginais aux mots d’Astrid. Il n’y qu’un homme qui a l’air tranquille. Je reconnais qu’il ne s’est pas découvert, mais, au moins, lui n’a pas l’air de venir parce qu’il pense que les confessionnaux sont des urinoirs.
« Astrid, ce n’est qu’une personne venue se recueillir… - Tu ne vois jamais le mal toi !! Moi je te le dis, c’est un hooligan, ca se voit, ca crève les yeux !! Regarde comment il est habillé !! Et son chapeau !! Il n’a pas enlevé son chapeau !! Si c’est pas une preuve !!! En plus le père Marius n’est pas là !! Il va nous tuer, tu vas voir, ou pire nous violer… »
Je soupire en fermant les yeux pour ne pas qu’elle me voit les lever au ciel. Astrid est gentille mais elle fait des drames de tout et je suis incapable de la raisonner quand elle se met dans cet état. J’ai du mal à comprendre où elle voit une menace. L’homme n’a vraiment pas l’air d’être là pour chercher des ennuis. J’essaye de lui sourire et lui parler doucement pour la calmer :
« Tout le monde est le bienvenu dans la maison de Dieu, souviens toi. Ecoute, reste a finir la couture ici, tu veux bien, je vais lui parler et ca va bien se passer. »
Je finis par la laisser, ignorant ses suppliques de rester cacher, ou ses histoires de bombes cachées, pour aller vers le pauvre homme qui ne mérite surement pas autant de méfiance. Je m’avance tranquillement, en profitant pour le détailler discrètement. Certes, il a des vêtements un peu atypiques, mais je ne vois pas en quoi cela fait qu’il n’ait pas le droit d’être bien accueilli.
« Bonjour Monsieur, je crois que vous êtes nouveaux dans la paroisse. Le père Marius est absent aujourd’hui, mais si je peux faire quoique ce soit pour vous… »
Je lui tends la main avec un sourire amical :
« .. Je m’appelle Becky. »
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un démon est un ange triste qui a déguerpi de l'endroit sacré
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Qu'est-ce que c'était que ça ? Une table couverte de bougies ? Toutes n'étaient pas allumées et on demandait une pièce pour pouvoir le faire étant donné la pancarte. Payer pour allumer une bougie ? Drôle d'attraction. A moins que ça ne soit une sorte de rituel ? Mais payer en argent pour un rituel...Emrys se pencha, contemplant les petites flammes vacillantes un moment. Finalement il se redressa. Au moins il ne pouvait pas nier que c'était un endroit tranquille, même si cet écho était perturbant. L'endroit avait quelque chose de grandiose mine de rien. A défaut de posséder une quelconque magie. Comment pouvait-il protéger ceux qui s'y rendait alors ? Egaré dans ses réflexions, il finit par en sortir quand des bruits de pas se firent entendre. Aucune discrétion possible dans ce lieu qui agissait comme une vraie caisse de résonnance. C'était une femme, et elle ne dégageait aucune aura spécifique. Simple humaine donc. Emrys étira un sourire en se tournant vers elle avant de la saluer en haussant un temps son chapeau au dessus de sa tête.
- Bien le bonjour, répondit-il avec entrain en chassant ses pâles pensées du moment, paroisse hein ? Ne nommez-vous pas ces lieux églises ?
C'était même écrit dehors.
- C'est vrai je suis nouveau. Enfin, on peut dire ça comme ça. C'est la première fois que je franchis cette porte à vrai dire.
Il empoigna sa main sans détour, toujours aussi jovial.
- Enchanté Becky alors, mon nom est Alistair ! Alistair Dynaro, vous avez peut-être déjà entendu parler de moi ?
Pour peu qu'elle fréquentait les foires, ou qu'elle avait des proches qui en faisaient de même. Le jeune sorcier savait que, depuis le temps, son pseudonyme avait déjà fait un brin de chemin à travers la ville. Les humains étaient stupéfaits par ses tours et les..."autres" profitaient de ses services surnaturels. Lâchant la main de la demoiselle, il ajouta :
- Je ne faisais que regarder. Cet endroit m'a toujours intrigué.
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Il me rend mon sourire et me sert la main avec chaleur, enlevant enfin son chapeau... pour mieux le remettre. Je n’ose pas lui dire qu’il faudrait l’enlever. Il y a quelque chose de presque enfantin chez lui et sa façon de parler qui est loin de l’image qu’Astrid peignait de lui. Je ris quand il s’interroge sur le fait que je parle de paroisse et pas d’Église. Je ne sais pas d’où il vient, mais, avec ce que j’ai vécu dernièrement, c’est avec patience et bienveillance que je lui réponds :
« La paroisse est un endroit où se passe la vie religieuse, cela comprend l’Église, entre autres. Mais vous avez raison, j’aurais dû dire Église pour être plus précise. »
Au moins tout s’explique c’est une personne qui est là pour visiter. C’est assez étrange d’imaginer un touriste se perdre ici, mais l’Église est assez ancienne et construite sur un modèle Européen… en tout cas je crois que je comprends mieux sa tenue vestimentaire et sa façon de regarder partout. « Oh ! Je vois, vous êtes venu visiter alors ? »
Aie aie aie. Quand il me demande si j’ai déjà entendu parler de lui, c’est le moment de stress. Est-ce que je devrais en avoir entendu parler ? Est-ce que répondre sincèrement n’est pas dangereux ? Enfin, quand je dis sincèrement, je parle juste de lui dire « non » pas de lui montrer ma carte d’identité où il est écrit que je suis née en 1919. Dois je faire comme si je le reconnaissais et lui demander un autographe ou un "sel je plus qui en ie"? Mon Dieu, impossible de me souvenir du babillage de mes collègues sur les stars du moment. Il y a un petit moment de flottement durant lequel je me dis que mentir, dans une Église, c’est quand même vraiment mal. Avec un enthousiasme parfaitement joué, je finis par lui répondre :
« Je me disais bien que vous me disiez quelques choses...»
Si seulement c’était vrai. J’espère au moins que Dieu me pardonnera, en même temps, on est plus a ça près lui et moi. Et c’est pas comme s’il ne m’avait pas pris toute ma famille et mon existence dernièrement. Alors on va dire que ca passe. En attendant, je ne sais pas vraiment ou je vais, mais j’y vais :
« Enchantée de vous rencontrer en chair et en os Mr Dynaro.»
Je ne veux pas prendre le risque de susciter des questions devant une personne que n’importe qui de née a la bonne époque devrait connaitre. Sauf qu’en attendant, je ne sais pas qui il est, ni ce qu’il fait. Acteur du moment ? Politicien incontournable ? Il me rend ma main et m’offre une diversion en se concentrant sur la bâtisse. Pas la peine de dire que je saute dessus :
« Intrigué vous dites ? »
Pourvu que cela ne soit pas, non plus, un de ces promoteurs immobiliers qui veulent faire des appartements dans des lieux sacrés en disant que cela réhabilite plus le quartier. Avec des yeux d’enfant curieuse, je me permets de lui demander : « J’espère ne pas me montrer trop curieuse en vous demandant si c’est sur le plan spirituel ou historique ? »
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un démon est un ange triste qui a déguerpi de l'endroit sacré
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Emrys n'avait évidemment aucune idée du retrait de couvre-chef dans ce bâtiment. Sans doute ne s'était-il pas renseigné suffisamment. En même temps, il était très rare qu'il ôte son précieux chapeau. Il dormait même avec ! Il y tenait beaucoup, sans raison aucune mais il s'était attaché à ce bout de tissu qui lui collait au crâne depuis de nombreuses années. Et des années, il en avait plus qu'on ne lui en donnerait sur cette planète. En tout cas, le moins qu'il puisse dire, c'était qu'il était bien accueillit. Les humains avaient beaucoup de défaut mais certains lui avaient montré des comportements tout à fait chaleureux et plaisants. Et il ne demandait pas mieux que de pouvoir continuer à se montrer affable en leur compagnie. Non pas qu'il s'attachait à eux, mais ça jouait dans son petit confort sur cette Terre. Emrys haussa un sourcils au rire de la jeune femme, se demandant ce qu'il y avait d'amusant dans ce qu'il venait de dire. Se serait-il fourvoyer quelque part ? Puis finalement, il hocha légèrement la tête à son explication. Et non, il avait tout bon !
- J'ai toujours raison, lâcha t-il avec malice, un sourire en coin.
Enfin, il avait ajouté un mot à son vocabulaire au moins. Mais sur le coup, son regard parcouru à nouveau les alentours. Il y avait donc autre chose que l'église ?
- Visiter ? Oh eh bien je pense pouvoir dire ça comme ça ! Vous m'avez l'air grande connaisseuse. Peut-être voudriez-vous bien m'éclairer un peu sur certains points.
Emrys posa ses mains à ses hanches en observant la demoiselle. Tiens ? Elle avait l'air d'hésiter. Pourtant, soit elle le connaissait, soit non. Généralement, ceux qui croisaient sa route l'oubliait rarement ! Alors qu'il la fixait avec une certaine intensité, la dénommée Becky sembla se reprendre. Aussitôt qu'elle répondit, il eut un nouveau sourire accompagné d'un nouveau hochement de tête, satisfait d'avoir été reconnu. Bien qu'il ne cherchait pas trop à se faire remarquer au cas où le Shield ou Hydra viendraient un jour jeter un oeil à sa véritable nature, il se sentait toujours un peu pousser des ailes lorsqu'il nota que sa réputation grignotait la ville. Du moment que cela ne faisait pas trop de bruit, ça lui convenait. En revanche, il se montrait toujours prudent face aux gens qui venaient le voir du coup. A ses mots, il s'inclina légèrement comme à la fin d'un show qu'il venait de mener.
- Le plaisir est partagé très chère, déclara t-il par la même occasion.
Se redressant, il détailla un peu plus son ressenti sur ce lieu.
- Comme je le dis en effet ! lança t-il, c'est plutôt impressionnant pour un lieu de culte.
Rien avoir avec les petits autels tribaux de son monde ou les terres sacrées. A la question de la jeune femme, Emrys n'hésita pas une seconde.
- Spirituel pour être honnête. Je m'interroge sur ce que vos croyances sont capables d'apporter car je n'ai pu dénicher aucune preuve de quoi que ce soit dans les quelques informations que j'ai pu obtenir de ça, de là.
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Je ne retiens pas un sourire en coin quand il me dit qu’il a toujours raison et, avec une pointe d’espièglerie, que je me permets un : « Même quand vous avez tors je présume ? »
Vivre en 2021 me fait un peu trop oublier ma place de femme et le fait que je n’ai pas a répondre de la sorte, surtout pas à un homme. Maintenant, je suis toute seule, je ne dois compter que sur moi, j’imagine que je peux me permettre ce léger luxe que le sexe fort appelle de l’impertinence sans qu’il y ait « mort d’homme ». Quelque part, c’est un peu moi l’homme de la famille vu que je dois être la dernière Barnes en vie. Je rougis légèrement quand il me dit que je suis une grande connaisseuse, je ne suis pas habituée à la flatterie, d’autant plus que dans sa bouche ça ne sonne pas comme une moquerie cynique.
« Je ferais de mon mieux même si je ne suis pas sûre d’être une si grande connaisseuse que ca. »
De toute façon, avec Astrid qui doit toujours se demander si elle appelle la police ou l’armée dans la sacristie et en l’absence du père Marius, je reste la plus qualifiée et motivée pour lui répondre de ce qui est disponible ici. Je mémorise soigneusement son nom dans l’espoir d’arriver a subtilement faire parler les filles du foyer pour savoir qui est cette célébrité. Je crois qu’a sa réaction, j’ai bien fait de mentir, cela se voit qu’il est habitué a être reconnu. Peut-être un chanteur ? Il doit vraiment être très populaire. Sans ça, il aurait surement deviné que je n’étais pas de cette époque, voir de ce monde et je n’ai pas envie que des gens viennent trop creuser de ce que je suis vraiment.
Je suis soulagée que nous passions a un autre sujet et d’avoir réussi a ne pas me prendre les pieds dans le tapis avec mon tout petit mensonge. Je ne sais pas si c’est le fait qu’il soit un artiste mais, j’ai l’impression qu’il est du genre a dire les chose spontanément et sans s’encombrer des « qu’en pensent les autres ». Je souris a sa façon de regarder ce lieu comme si c’était la toute première Église qu’il voyait de sa vie. « Impressionnant » ce n’est pas forcement le mot auquel on pense tout de suite. Avec un peu d’humour je me permets de refaire une petite entorse a ma relation avec Dieu. « Les églises ont été érigée pour devenir un symbole, alors que les textes parlent d’humilité et de simplicité, ceux qui les ont fait bâtir ne devait pas avoir la bonne définition de ces mots. »
En même temps, c’est très vrai alors Dieu ne va pas se fâcher pour si peu, je suis sure que lui-même est blasé aussi par ce concours de qui a construit la plus grande ou la plus grosse. Si j’avais eu une éducation plus libérale, j’irais même jusqu’à dire que l’on voit bien que c’est des hommes qui ont fait les plans. Sacrifier le coté pratiques pour faire dans le « c’est moi qui ai la plus grande » ne laisse pas la place aux doutes.
« Je m’égare, excusez-moi, maman disait toujours que mon humour ne faisait rire que moi. En fait les églises avaient vocation de permettre a tous de connaitre les grands passages de la Bible a une période ou les messes étaient en latin et où les gens ne savaient pas plus le parler que lire. Chaque ornement de pierre, nombre de piliers, position des statues ou représentations sur les vitraux ramènent a une symbolique. »
Oui ca reste impressionnant mais ce n’est pas pour ca que je suis ici et les gens, de nos jours viennent a la messe. Quand il m’indique qu’il s’interroge plus sur le spirituel du lieu, je comprends que ce n’est peut être pas sa religion a lui. Évidemment, je ne juge pas, du moins pas trop, tant que ce n’est pas un Barnes, il a le droit de ne pas croire. Sa question n’est pas simple, mais elle fait écho a celles que je me suis tellement posée à un moment que je n’ai pas à réfléchir trop longtemps pour lui dire : « Le fait qu’il n’y ai pas de preuve est la base de la foi. Faire acte de foi c’est justement accepter de croire sans voir. Mais la vérité est que ce qui amène les gens ici restent très personnel. Que cela soit pas obligation, par quête de sens, ou parce que les gens ont besoin de réponse ou juste de croire, on a tous une raison différente de venir prier Dieu.»
Je rougie a nouveau en me rendant compte que je ne devrais pas parler comme ça et baisse rapidement les yeux. Ce n’est pas mon rôle ni ma place.
« Je m’excuse Mr Dynaro, ce n’est surement pas a moi de vous parler de ca. Surement que vous devriez attendre le père Marius pour discuter avec lui. »
Parce que lui c’est un homme, qui plus est, d’Eglise. Moi je suis juste le chaton perdu qu’ils ont ramassé a leur porte et qu’ils aident car c’est ca aussi l’Eglise : une grande famille. Timidement, je lui demande :
« Au risque de paraitre grossière, vous, vous croyez en quoi ? »
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un démon est un ange triste qui a déguerpi de l'endroit sacré
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le sourire d'Emrys s'accentua. De l'humour que voilà, Parfait. La conversation partait pas mal et c'était plaisant.
- Tout à fait, renchérit alors le jeune homme.
Emrys n'était pas le genre de personne à réfléchir à qui il parlait. Homme, femme, pauvre, riche, ou autre. Seule éventuellement la race de son interlocuteur pouvait lui faire changer sa façon de le percevoir. Forcément, pour lui les humains n'étaient que des faiblards par exemple. Et il aura toujours plus de respect pour un autre sorcier mettons que pour un banal mortel. Enfin, si on pouvait appeler ça du respect. Emrys restait un parfait égocentrique qui n'avait d'yeux que pour sa propre personne. Mais ça ne l'empêchait pas d'être affable avec autrui si la situation lui donnait envie. Et cette femme plus que charmante ne lui donnait aucune raison de mal se comporter, surtout en flattant son ego avec aisance. Dans son monde, le genre n'était pas un critère à prendre en compte. Les femmes pouvaient être très puissantes et facilement dominer les hommes. Il lui suffisait de songer à sa mère pour s'en convaincre, ou même à celle qui l'avait traqué pour le tuer au point de lui faire changer de monde. Non, ne jamais sous-estimer les femmes. Attentif, l'homme nota la couleur pivoine qui s'empara des joues de son interlocutrice. Il adorait faire son petit effet. Hm, modestie ? Pourquoi pas. Lui qui aimait tant se vanter n'était pas un adepte de la modestie.
- Plus que moi, j'en suis persuadé.
Ce qui n'était pas difficile. Bien que cela fasse plusieurs mois qu'il vivait dans ce monde, et qu'il avait appris énormément afin de pouvoir se fondre dans la masse, Emrys savait qu'il avait encore beaucoup à apprendre de cet univers. Un univers qui lui plaisait énormément. Tout n'était pas parfait, mais la vie était confortable bien qu'étrange. Le danger, bien que présent, était moindre comparé à son monde semer d'embûches où chaque jour était une aventure. Alors, c'était sans doute bien de vivre des aventures. Et Emrys avait su survivre dans les contrées sauvages avec aisance, seul. Mais tellement habitué à se battre pour rester en vie, son arrivée ici avait été comme une bénédiction et l'oisiveté s'était emparé de lui.
- Un symbole dites-vous...? fit-il distraitement, ne sont-elles pas censées être la maison de votre divinité ? Un tel sanctuaire devrait mérité sa magnificence.
Au moins, il devait bien l'admettre, sans magie les humains arrivaient quand même à bâtir de sacrés monuments. Il les avait déjà vu à l'oeuvre. Ils se servaient de curieuses machines, qui servaient également pour leur déplacement à la manière d'un cheval.
- Je l'apprécie, assura t-il au sujet du sens de l'humour de la jeune femme avant de l'écouter à nouveau.
L'absence de preuve était la base de la foi ? Ca paraissait parfaitement absurde sur le coup pour le sorcier. Comment pouvait-on offrir sa confiance en quelque chose si on n'était même pas sûr qu'elle était présente ? Il songea à cette histoire de quête de sens et de réponses, de plus en plus sceptique suite au discours de la demoiselle.
- Votre Dieu leur offre t-il ce qu'ils désirent ? questionna t-il alors.
Si c'était le cas, il y aurait eu les dites preuves, songea t-il trop tard. Alors qu'il se perdit un temps dans ses pensées, il fut rappeler par les paroles suivantes de la jeune femme.
- Pourtant vous vous en sortez bien, rassura t-il.
Même s'il se retrouvait de plus en plus déçu. Ce culte n'avait pas l'air de servir à grand chose. On aurait une comédie, quelque chose fait pour de faux. Ca n'avait strictement rien à voir avec les divinités de lumière et de ténèbres qui dirigeaient son univers à lui.
- En moi-même majoritairement ! se reprit-il à la question de la demoiselle.
Il n'y avait pas besoin de croyances quand les choses étaient vraies. Dans son monde, un simple rituel faisait l'affaire parfois pour savoir qu'on avait affaire à des entités particulièrement capable d'intervenir dans la vie des autres. Et ici, dans ce monde là, il ne pouvait croire qu'en lui-même pour s'en sortir. Il aurait sans doute voulu porter un intérêt pour le Dieu de ce monde mais il n'avait pas l'air très présent.
- Comment considérez-vous...les forces du mal par ici ? ajouta t-il en feignant l'indifférence.
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Mr Dynaro reste souriant et agréable, même si je ne sais pas ce qu’est un hooligan aux yeux d’Astrid, je suis certaine que ça ne ressemble pas a l’homme qui est en face de moi. Au moins, il n’a pas l’air de s’offusquer de mes petites piques qui horrifiaient ma mère et agaçaient mon père. Rien que pour ca, je pense que j’écouterais, ou regarderais, ce qu’il a fait comme œuvre, enfin, si c’est bien pour ca qu’il est connu, pour en savoir plus sur ce singulier personnage. J’ai du mal a cacher mon amusement quand il me dit que je m’y connais surement plus que lui, pour le coup, je veux bien le croire, il a vraiment l’air un peu perdu dans cette Église.
« Je vous accorde ce point et note que vous avez, une nouvelle fois, raison. »
Je suis vraiment curieuse de savoir qui il est pour sembler réellement découvrir une Église pour la première fois. Vient ‘il d’un autre pays ? Pourtant il n’a aucun accent. « La curiosité est un vice qui causa la perte de la femme et la déchéance de l’humanité » c’est ce que n’arrêtait pas de dire notre prêcheur quand j’étais enfant. Même si j’avais répondu qu’Eve nous avait sauvé d’une vie de naturiste dans un jardin, ce qui n’avait pas fait bonne impression, ma mère m’avait fait comprendre qu’il n’y avait pas pire femme que celle qui était des concierges. Autant dire que des années de lutte contre mon instinct de toujours vouloir en savoir plus, ne font pas long feu devant un personne aussi mystérieuse que Mr Dynaro. Le plus frustrant c’est qu’avec ma « petite déformation de la vérité » en disant que je le connais, je me prive de lui poser des questions qui me brulent les lèvres de peur de me trahir.
Même si j’ai appris toute seule avec des livres, j’ai plaisir a parler théologie avec une personne qui n’est pas comme tous les gens de la paroisse : complétement en accord avec les textes. J’ai tellement l’impression de m’étioler intellectuellement avec ma vie que j’ai le sentiment de revivre avec cette conversation, assez surnaturelle quand on y pense.
« C’est plus compliqué que cela. Dieu est omniprésent, il n’a pas besoin de maison. C’est plus un point de repère physique pour nous qui ne sommes pas toujours capables de prier sans avoir un endroit dédié, en plus d’être un lieu de rassemblement. Je ne le connais pas personnellement, mais a sa place, j’avoue que je serais, justement, gênée par le côté « imposant » voir « narcissique » de certaines Eglises. »
J’entends presque ma mère et mon premier curé se retourner dans leur tombe. Le fait que cet homme ne soit visiblement pas catholique me permet un peu de franchise et d’esprit critique non ? J’ai un franc sourire quand il me dit qu’il apprécie mon humour. A part James, je crois qu’il n’y avait pas grand monde a réussir cet exploit et je lui fait une petite révérence surjouée pour le remercier.
Sa question pour savoir si Dieu offre ce que ses serviteurs ce qu’ils désirent me surprend. J’avais été tellement en colère quand, malgré mes prières et mes efforts pour entrer dans l’images d’une bonne croyante, il m’avait pris James et Steve, que j’avais failli renier ma foi, avant de devoir accepter que Dieu n’était pas là pour accepter tous nos caprices. Je sens mes yeux rougir un peu en repensant a ce moment de drame avant de me reprendre. Je respire profondément sans trop savoir comment expliquer un concept aussi vague que celui-ci :
« En fait, je crois que l’idée est plus que Dieu a une vision de tout ce qui se passe que nous ne pouvons pas avoir. Il est aussi omniscient. C’est un peu comme une très grande tapisserie, lui voit l’ensemble alors que nous, on est juste des simples fils a assembler pour donner un résultat final, sans savoir le motif. Il est là pour veiller que nous allions la ou nous devrions, mais pas pour accéder a nos caprices. Ce que l’on veut n’est pas forcement ce qui est bon pour nous ou les autres. Un bon parent n’est pas censé dire oui à tout ce que demande ses enfants. Et puis, vous imaginez s’il donnait a tous ce qu’ils désirent ? Ca serait le chaos. »
J’essaye de conclure sur cette pointe d’humour sans savoir si j’ai été claire ou pas. Personne n’a jamais été d’accord, d’où ces guerres affreuses. L’homme n’est pas capable de savoir ce qu’il lui faut, il ne voit que ce qu’il a envie. J’essaye, en tout cas, de me persuader que les morts de James et de Steve avaient un sens aux yeux de Dieu. Peut-être que cela les a sauvés d’une vie affreuse ou de souffrances terribles… je fais tout pour me raccrocher a cette idée. C’est le seul moyen pour moi d’accepter. Mon sourire revient quand il me dit que je m’en sors bien : « C’est parce que je suis votre premier guide d’Eglise que vous dites ça, mais bon, comme vous avez toujours raison, je ne vais pas vous contredire. »
Je ris plus sincèrement quand il m’annonce qu’il croit en lui. Je sais que c’est une boutade, on croit tous en un être supérieur, évidemment, cela reste drôle. Finalement, il est peut-être comique !
« C’est un bon début Mr Dynaro, et c’est surement ce que plus de gens devraient faire. »
Je ne suis pas en train de lui suggérer d’ouvrir une secte a son attention mais juste de parler de confiance en soi. Je saurais vraiment qui il est, je pense que j’aurais évité cette sortie... ou j’aurais appelé un prêtre exorciste aussi, en fait je n’en sais rien. Ca question suivante m’arrache un nouveau rire, maintenant j’en suis sure, c’est un comique !!! « Je crois que tout est dans l’intitulé : « mal ». Après tout dépend de la présentation qu’on lui donne, ce qui est vue comme « force du mal » pour certain sera dépeint comme force du bien par d’autres. Regardez les Nazis, pour nous ils étaient le mal, peur eux, ils étaient une solution et œuvraient pour le bien. Mais vous, a quoi pensez vous en parlant de ca ? »
J’ai enfin l’occasion de creuser un peu pour en savoir plus sans avouer que je ne sais toujours pas qui il est.
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un démon est un ange triste qui a déguerpi de l'endroit sacré
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le sorcier hocha fièrement la tête. Voilà qui devrait convaincre la demoiselle qu'il avait raison en prétendant avoir toujours raison ! Mais l'idée d'être ignorant ne lui plaisait pas en revanche alors il espérait pouvoir développer d'avantage sa culture général concernant ce monde auprès de la jeune femme. C'était si occasionnel les moments où il quittait sa roulotte et la fête foraine qu'il se montrait véritablement curieux envers elle. Ca brisait un peu sa monotonie et ce n'était pas désagréable de temps en temps. Alors qu'il interrogeait la dénommée Becky, il espérait intérieurement ne pas trop dire des choses susceptibles de révéler sa vraie nature, ou du moins de risquer de faire poser les mauvaises questions à la jeune femme. Il savait que la magie était limitée dans ce monde. Existante, en vu des rencontres assez particulières qu'il avait pu avoir ces derniers temps, mais peu commune aux humains ordinaires.
- Je vois, fit-il, c'est un refuge.
C'était bel et bien une sorte de temple. Il avait donc sans doute de quoi protéger ceux qui se réfugiait en son sein. Becky n'avait pas sa langue dans sa poche et Emrys ne demandait pas mieux que de l'honnêteté de sa part s'il voulait comprendre le concept de la croyance humaine. La femme se montrait patiente et explicative, compréhensive également, et avait même l'air de cogiter pour elle-même sur les sujets que le sorcier amenait sur le tapis. Il eut un sourire amusé.
- Je ne parlais pas vraiment de quelconques caprices, reconnut-il.
Même chez lui, il ne suffisait pas de demander à tel ou tel esprit de bien vouloir faire si ou ça, les entités gérant le monde n'étaient pas aux ordres de ceux qui l'habitaient. Néanmoins, il s'agissait de guide, de protecteur qui agissaient à leur manière pour le bien de la vie qu'ils avaient fait naître dans un monde qu'il avait conçu.
- Vous dites, en d'autres termes qu'il guide vos pas. J'en déduis que vous parvenez à entrer en contact avec lui ? C'est assez surprenant un Dieu capable de gérer un monde à lui tout seul. Comment fait-il l'équilibre entre le bien et le mal ?
Elle renchérit sur l'idée qu'il avait toujours raison et cela arracha un léger rire au forain qui ne pouvait qu'être d'accord avec elle.
- Vous ne croyez pas en vous ? l'interrogea t-il à nouveau.
Il se mit à poser la question fatidique. Enfin ça l'était un peu pour lui. Les forces du mal le concernaient directement. Il en faisait partie. Du moins, en quelque sorte. Il essayait de ne jamais y penser mais la vérité était bien là. Malgré ses pouvoirs magiques, il ne pourra jamais se débarrasser du sang démoniaque qui coulait dans ses veines.
- Les quoi ? interrompit-il en haussant un sourcils.
Elle avait dit un mot. Il avait pas compris. Les nazes ? Enfin, il voyait un peu où elle voulait en venir malgré tout. Mais à sa question, il fut un peu plus mal à l'aise.
- Hm...Eh bien...commença t-il en s'éclaircissant la gorge, les forces maléfiques vous savez. Les démons par exemple. Les ténèbres, l'inverse de la lumière sacrée, ce genre de choses.
Il se dandina d'une jambe à l'autre mais restait à l'écoute et se donnait assurance.
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
J’opine du chef quand il résume parfaitement l’idée en un mot. Oui, un refuge, c’est exactement ca et ca l’a toujours été si on regarde les livres d’histoire. Combien de personnes ont demandé asile auprès des Eglises ou des cathédrales ? N’est ce pas ce que j’ai fait moi aussi en m’échouant ici alors que je ne savais plus où aller ni même ou j’étais ? Avec un sourire en coin, je me permets de lui poser une simple question :
« Si ce n’est pas du caprice, comment appelez-vous les gens qui prient pour obtenir ce qu’ils veulent en retour ? »
On ne m’a pas appris a ne pas être ouvertement en désaccord, je n’ai jamais trouvé que ce moyen pour essayer d’argumenter : poser des questions en gardant le sourire. Ses interrogations titillent de plus en plus ma curiosité. J’ai vraiment l’impression qu’il découvre tout ce qui fait la base d’une religion. Dieu du ciel, j’espère que ce n’est pas un agnostique, ou pire, un athée. « Vous soulevez des points qui semblent encore faire débat chez les théologues et les philosophes vous savez. Il n’y a aucune réponse évidente et absolu a vos questions d’après ce que j’ai lu. Tout se base sur le côté omniscient, omniprésent et omnipotent de Dieu, a partir de là, il doit forcement savoir la différence entre le bien et le mal, et aussi savoir la part de mal qu’il faut accepter pour aller vers le bien. Quant à ses contacts… la Bible dit qu’il ne peut pas s’adresser a nous directement. Le père Marius vous expliquerait mieux que moi qu’il nous parle au travers des petites choses qui peuvent tout changer, nos intuitions, des signes, des rencontres imprévues... »
.. ou de voyage temporel. J’imagine que ce bon dans le temps est aussi son œuvre, même si elle me parait totalement injuste et digne d’un chemin de croix, il y a forcement un sens a tout cela. J’ai surement un rôle a jouer pour lui a cette époque. Je ne peux pas accepter subir cela juste par hasard et que cela ne soit sans aucune raison. Par reflexe je me compose un visage quand il me demande si je ne crois pas en moi. Comme si cette question était anodine. Que répondre a cela ? J’y ai beaucoup trop cru, voulant même être médecin alors que, déjà, être infirmière avait demandé beaucoup de persuasion après de papa. Je préfère rester dans une réponse un peu floue :
« Je dirais que ça dépend des jours et de mon humeur. »
Autrement dit, en ce moment, pas du tout. Je lève un sourcil interrogatif quand je le vois tiquer sur le mot « nazi ». Pourtant la guerre a été mondiale et très médiatisée non ? J’ai du mal a imaginer un seul pays qui n’aurait pas été concerné, de près ou de loin, assez pour suivre au moins les évènements. Cette fois, toute ma bonne éducation se craquelle doucement mais surement et, toujours avec cette douceur qui me caractérise, je lui réponds :
« Les Nazis, les Allemands nationalistes de la 2e guerre mondiale. Je ne me souviens plus de quel pays vous venez Mr Dynaro ? »
La question semble tout à fait innocente et si je suis censée savoir cette information, je feinterais un oubli. Ne pas connaitre les Nazis me semble si impensable… et si les gens de 2021 avaient déjà oublié les horreurs de la guerre ? Quel âge peut avoir Mr Dynaro ? Difficile de le deviner, mais il avait surement des grands parents pour lui en parler ? Je ne veux pas que le sacrifice de mes frères soit déjà tombé dans l’oubli. Je le scrute tout en restant dans la correction et avise rapidement de signes qui ne trompent pas. Il cherche ses mots, il a la bougeotte… il est mal a l’aise. On dirait Steve les premières années avec moi. Pourquoi ? Ai-je dit une bêtise ou effleuré un sujet sensible ? En attendant, je reste pensive quand il présente sa vision du mal et lâche juste un « oh » en avisant qu’il parlait au sens premier du termes.
« Si vous voulez il y a une statue représentant St Michel lutant contre le mal dans le transept gauche… »
Mais je pense que ce n’est pas ça qu’il est venu voir. Est-ce qu’il est en train de chercher un prêtre exorciste sans oser en parler crument ? J’ai toujours mon masque de petite poupée souriante, parfaite et délicate, celle qui ne jugera pas, ou n’est la que pour écouter et servir, comme on me l’a toujours appris.
« Mais dites moi Mr Dynaro, je suis en train de vous accabler de mon bavardage et vous avez la gentillesse de m’écouter, alors que je brule d’en savoir plus sur vous. Ce n’est quand même pas tous les jours que je peux rencontrer une célébrité tel que vous. J’aimerais vraiment en savoir plus sur vous et vos convictions, enfin, si vous en avez convenance, bien évidement. »
Non en fait, lui, il ne part pas en me laissant avec autant de questions en suspens. En attendant j’ai un regard d’enfant devant son idole. Des années de survie dans un monde ou le paraitre compte plus que le reste, ca rode a tout.
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un démon est un ange triste qui a déguerpi de l'endroit sacré
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Pour une fois, ce fut à elle de poser une question au jeune homme. Emrys ne voyait aucun inconvénient à lui répondre mais dû réfléchir un moment à sa réponse. Lui-même n'avait jamais chercher l'aide d'une moindre divinité quelconque. Dans son monde, des peuples imploraient les Dieux pour les sauver quand les ténèbres prenaient le dessus, ou alors pour bénir des proches et espérer que les Dieux veillent sur eux. Il y avait aussi des lieux particuliers pour prier comme le Sanctuaire du Miracle de l'Aube ou la Tombe des Limbes.
- Des rituels et des espérances, fit l'homme songeur en imaginant volontiers les elfes sauvages s'adonner à toutes sortes de pratique pour attirer l'attention de grandes entités sur eux.
Il se disait alors qu'il semblait plus facile d'aller taper la discussion en sirotant un thé avec un dieu dans son monde qu'ici. Ici, on dirait qu'il n'y en avait qu'un. Par chez lui, on ne les comptait plus. Certains allaient et venaient d'un monde à l'autre, ils devenaient des habitants du Weird World comme n'importe qui mais avec la puissance en prime. D'autres, comme Darklens n'étaient plus que des êtres déchus au pouvoir anéanti pour avoir oser voulu apporter les ténèbres et briser l'équilibre entre lumière et obscurité. Dans la longue réponse de la demoiselle, un point titilla le jeune homme.
- Une part de mal à accepter pour aller vers le bien... ?
Voilà qui le laissait perplexe. La bible ? C'était cet espèce d'ouvrage dont il avait déjà entendu parler n'est-ce pas ?
- Il ne peut pas ? Il a donc tout de même des limites.
Ce n'était pas un reproche selon lui. Même les dieux de son monde ne pouvaient pas tout faire. Mais dans celui-ci, on lui avait déjà vanter le fait que ce Dieu était capable de tout. Enfin, ça n'avait sans doute été qu'une façon de parler probablement. Mais c'est bizarre ça, d'avoir de telles frontières envers les habitants de son propre monde.
- Comment savez-vous tout ça d'une divinité que vous n'avez jamais vu ?
Il détailla un temps le visage de la demoiselle, attendant sa réponse.
- Vraiment ? Quel dommage !
Ne pas croire constamment en soi, s'en était presque triste. C'était sans doute pour ça qu'elle traînait ici qui sait. Emrys fronça légèrement les sourcils. Allemands, nazi, nationnaliste...Dans tout ça, il avait juste compris le mot "guerre". Il pencha légèrement la tête sur le côté, faisant mine de retrouver subitement la mémoire. Autant rester discret sur ses vraies origines et quelque chose de mondial, il était censé connaître.
- La guerre, oui, fit-il en reprenant contenance, je viens de...très loin. J'ai été constamment en voyage avant de poser mes valises à New-York.
Sur ce dernier point, c'était presque vrai. Il avait passé sa vie à voyager, même si ce n'était pas dans ce monde là. Il rajusta inutilement son chapeau sur sa tête, petit tic quand il sentait que la situation lui échappait. Les questions trop personnelles étaient problématiques s'il voulait garder secret l'endroit d'où il venait et ce qu'il était. Son malaise se dissipa néanmoins quand elle lui fit une suggestion et son regard se dressa naturellement dans la direction où demeurait cette statue dont elle parlait. "Luttant contre le mal" résonna un moment dans son esprit. Son attention revint toutefois aussitôt vers Becky qui avait reprit la parole. Son sourire revint à son visage.
- Vous ne m'accablez absolument. Je suis tout de même celui qui vous interroge et vous avez la gentillesse de me répondre.
Même s'il était un peu déçu du résultat d'être venu ici. Aucune aura magique, aucun signe divin connu des mortels. Elle n'avait même pas l'air de connaître réellement son Dieu. Et le Mal n'avait pas l'air d'être un sujet important. Bon, d'un autre côté, il n'y avait pas grand chose de maléfique sur cette planète. Cette peuplade vivait en paix, sans lutte entre Bien et Mal au sens divin du terme. Aux mots de la demoiselle, Emrys se ragaillardit. Lui ? Une célébrité ? Il n'irait pas jusque là ! On ne connaissait bien dans les foires et le bouche à oreilles attiraient toujours plus monde à son stand mais ça n'allait pas plus loin. Cela dit, son ego l'empêcha de contredire la demoiselle et il se contenta d'en profiter, appréciant grandement d'être caressé dans le sens du poil.
- Eh bien, fit-il en empoignant avec fierté de ses mains les bords de son veston, j'avais encore bien des questions à vous soumettre mais puisque vous avez déjà daigner répondre aux autres, vous avez bien gagné le droit de m'interroger à votre tour.
Le principe de prix était toujours ancré en lui, même quand il n'était pas question de vendre un objet mais simplement de discuter et d'échanger des informations. Elle aurait été la première à le questionner qu'il aurait exigé quelque chose en retour. Mais comme, pour une fois, il avait été le demandeur, il ne broncha pas. D'un signe de la main, il présenta l'un des bancs à la demoiselle avant d'aller s'installer sur le dossier de ce dernier, les semelles sur l'endroit prévu pour s'asseoir de base. Mode sans gêne activé.
- Je vous écoute. Qu'entendez-vous par convictions exactement ?
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Je reste impassible sur mon visage mais je crois qu’il y a quand même plus d’un titillement en écoutant ses questions et en voyant ses réactions. Le mot rituel est étrange dans sa bouche surtout en ne sachant a quel culte il appartient. Je vois bien qu’il y a de la réflexion dans son raisonnement et je ne me laisse pas aveuglé par sa façon très spontanée de m’interroger. Il a l’air perplexe quand je lui parle de ce qui est devenue une évidence à mes yeux : « Le bien et le mal vont rarement l’un sans l’autre et parfois, pour combattre le mal… il faut faire des sacrifices. »
Combattre le mal par le mal, arrêter un dictateur et sauver des vies en sacrifiant d’autres vies… beaucoup de choses que j’avais mis du temps a comprendre a défaut d’accepter. Je le regarde avec cette patience qu’a un adulte avec un enfant qui veut comprendre, car il y a bien quelque chose de presque innocent en lui et sa façon de vouloir comprendre un concept qui tellement abstrait que des gens continuent de s’entretuer pour ca.
« Attendez une minute… »
Je vers mon sac laissé a coté de l’autel, et en sort un livre très éliminé d’avoir été lu et relu par beaucoup de fidèle. J’adore lire, mais, même pour la bibliothèque, il faut des papiers, je suis donc très limité quant aux choix des ouvrages a ma portée. Pourtant, c’est de bon cœur que je lui tends.
« Je vous préviens, c’est un prêt, il faudra me la rendre. C’est la Bible, si vous vous intéressez a la culture religieuse, ca vous fera une base pour mieux comprendre et si vous avez des questions je ferais de mieux mieux. Vous verrez que c’est nous qui ne sommes qui avons des limites, nous ne sommes pas capables d’entendre la voix du Seigneur, c’est pour ça qu’il doit passer par le Métatron. On sait tout cela parce qu’il a envoyé son fils sur terre et que des élus ont eu la chance d’être choisi par lui.»
Coté chance, tous est relatif, il y en a peu qui ont bien fini parmi les désignés. Sans compter le calendrier des saints qui regorge d’histoires qui ne donnent pas spécialement envie d’être catholique. Coté surenchère de mort atroce, je crois qu’il n’y a pas mieux. Avec un air malicieux j’ajoute :
« Mais je ne vous en dis pas plus, j’ai peur de vous gâcher la fin. »
Je n’ai pas le temps, ni l’envie, de rebondir sur les soucis de confiance en moi qu’il m’intrigue avec sa réponse. A force de mentir et de prétendre, je pense faire un peu plus attention a ceux qui font comme moi. Maman avait une très bonne méthode pour savoir quand j’essayais de la duper. C’est donc avec l’air de celle qui a tout compris que je lui réponds :
« Vous deviez donc être en Europe pendant la seconde guerre, cela explique tout. Racontez-moi, vous avez visitez plusieurs pays là-bas ? Je rêve d’y aller. »
Rien de mieux que prêcher le faux pour savoir le vrai comme disait maman. J’ai l’impression que ma tentative pour en apprendre plus marche plutôt bien. Je reste a le regarder avec un œil d’une fan ravie alors qu’il accepte de m’en dire plus.
« Je ne veux pas vous interroger ou paraitre indiscrète, mais c’est vrai que je serais curieuse d’en savoir plus sur ce que vous entendez par les ténèbres et les démons et pourquoi cela vous intéresse t’il autant ? »
Et la il va me sortir qu’il est auteur de livre a succès dans cette veine et s’étonner que je ne le sache pas…
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un démon est un ange triste qui a déguerpi de l'endroit sacré
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Au moins ils semblaient être d'accord sur un point : pas de mal sans bien et vice-versa. L'équilibre était inéluctablement déterminé par ces deux choses. Même si le Mal ne semblait pas très présent dans ce monde là. Il se demanda silencieusement alors quel Mal ces gens là combattaient et de quelle manière.
- Hm ? fit-il lorsqu'elle le somma de patienter.
Ce qu'il fit, à défaut d'avoir autre chose à faire. Il la suivit des yeux tandis qu'elle s'en alla chercher quelque chose tandis que sa plus grosse question restait en suspens dans un coin de son esprit. Pourquoi il ne ressentait aucune magie, aucune puissance divine dans un lieu pourtant qui devrait en déborder à en juger par son symbolisme. Tant de gens de ce monde parlaient de ce Dieu, vantaient ses exploits et ses lois et pourtant...Tiens un grimoire ! Ah non, la fameuse Bible. Emrys s'en empara, l'observant sur toutes ses coutures. Aucune aura magique non plus par ici. Il en fut un peu dépité. Il redressa le regard vers Becky à ses explications.
- Ah, un autre Dieu est donc bel et bien parmi vous sur Terre ? Comment se nomment vos divinités d'ailleurs ?
Jetant un oeil sur l'ouvrage, il se dit que ça devait peut-être être marqué dedans. Le feuilletant, il se rendit compte à quel point il y avait énormément à lire. "Une potion d'Imprégnation sera sans doute nécessaire pour ne pas y perdre des heures..." pensa t-il avant de refermer le livre.
- Merci, je vous le rapporterais aussi vite que faire se peut.
Il sourit, amusé par sa malice. Pourvu que ce soit passionnant tout de même. Il tilta à sa répartie.
- Europe ? Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Quand aux pays, j'en ai connu plus que je ne pourrais en compter.
Etant donné la tournure des évènements, Emrys songeait qu'il était temps qu'il reprenne le dessus sur la situation avant de commettre un impair en répondant à des questions trop délicate. Lui, maître du show qu'il était, devrait bien pouvoir se trouver une parure adéquate pour mieux la tromper sans avoir à connaître la géographie de ce monde par coeur. Il décida d'opter habilement pour jouer sur la tolérance humaine. Plissant légèrement le regard, il se pencha vers elle, ses prunelles observant autour comme pour vouloir lui confier un secret.
- Vous n'avez rien contre les gitans j'espère ? lança t-il d'une voix qui se voulait discrète.
Depuis qu'on avait commencé à le comparer comme tel à son arrivée dans ce monde, Emrys avait finit par accepter cette description de lui qui lui offrait une justification tout à fait honorable de son excentricité. Et il avait appris au fil du temps qu'il s'agissait d'un peuple pas forcément apprécié de tous. C'était parfait comme couverture.
- Je suis simplement...curieux, finit-il par répondre en haussant une épaule avant de poser les yeux sur l'autel un peu plus loin face à eux, vous dites qu'il n'y a pas de bien sans mal mais je n'ai pas l'impression que vous ayez beaucoup affaire aux forces obscures par ici. De quoi vos Dieux vous protègent-ils alors ?
Il se rendit compte de ce qu'il venait de faire et eut un léger sourire.
- Oups, c'est encore moi qui pose les questions j'ai l'impression ! Je reprends. J'ai entendu parler des églises comme de lieu saint et ainsi défendu de tout Mal et j'ai simplement voulu découvrir par moi-même ce qu'il en était.
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Je ne sais pas à quoi il s’attendait quand je lui tends le livre mais j’ai du mal a ne pas rire en voyant la tête qu’il fait. Surement qu’il aurait préféré quelque chose de plus illustrée, voir une bande dessinée. Je fronce les sourcils quand il me parle d’un autre Dieu. Par tous les saints, est-ce possible d’être a la fois aussi néophyte et blasphémateur en même temps ? Heureusement qu’Astrid ne l’entend pas, sinon elle serait déjà à lui lancer de l’eau bénite au visage en le traitant d’hérétique. Malgré tout, j’essaye de rester patiente dans mes réponses, escomptant plus de la découverte d’une personne curieuse qu’un mauvais tour malicieux de l’homme en face de moi :
« Jésus Chris, le fils de Dieu est mort sur la croix avant d’être ressuscité puis rappelé auprès de son père. Mais nous n’avons qu’un seul Dieu, c’est le principe d’une religion monothéiste. »
Sa réponse sur l’endroit où il était pour ne pas avoir entendu parler de la guerre continue d’éveiller mon instinct de fouine. S’il n’est pas tombé dans mon piège, il a répondu par une question, ce qui avait été ma méthode pour esquiver avec maman. J’ai toujours l’air le plus innocent du monde :
« Je ne sais pas, je ne voyais pas d’autres explications au fait que vous n’étiez pas au courant pour la dernière guerre. Certainement étiez-vous en Allemagne ou en France ? »
Oui, en plus d’être curieuse, je suis têtue, ce n’est pas pour rien que maman craignait que je ne sois jamais mariable. Je reste à le regarder avec les yeux d’une midinette devant Frank Sinatra en espérant que ca l’incitera en m’en dire plus. Je suis douée pour faire semblant aussi. J’avoue que sa repartie me surprend et que je reste a le regarder en penchant légèrement ma tête. Mais pourquoi me parle-t-il de gitans ? Ce n’est pas qu’Europe justement ca ? Je ne sais plus quel pays ... la Pologne ? Pourtant cette population n’avait-elle pas été stigmatisée aussi par les Nazis aussi ? Sa question, innocente, ou pas, ouvre la porte a tellement d’autres. En attendant, parce que je maitrise aussi bien que lui l’art de l’esquive, c’est simplement que je lui réponds : « Pourquoi aurais-je quelque chose contre les gitans ? »
Je me rembrunie un peu quand il s’interroge sur le « les forces obscures ». J’ai tellement assimilé cela aux guerres et aux complexes des hommes qui ne savent pas régler des conflits autrement qu’en faisant couler le sang ou semer le chaos. Même si ca façon de penser m’interpelle et que j’espère qu’Astrid ne l’entendra jamais, je prends, une nouvelle fois, le temps de lui répondre avec douceur :
« Certain vous diront que c’est la preuve que Dieu veille sur nous. Moi, je préfère dire qu’il n’y a pas pire menace que celle qu’on ne décèle pas. Et pas NOS Dieux, juste notre Dieu. »
Sa façon d’expliquer sa présence est aussi ambiguë que tout le reste. Même si j’avais plus d’indices, je pense que je resterais toujours loin de la vérité. Dans un autre contexte, surement que je rirais a son explication mais, même si je fais attention de ne rien montrer, je me pose de plus en plus de question sur la personne :
« Mr Dynaro, vous n’avez pas compris… les Eglises sont la pour aider les hommes a ne pas sombrer dans leur coté obscure, c’est un phare si vous préférez. Pour leur rappeler le chemin a suivre pour ne pas se perdre. Et vous, ne pensez vous pas que nous avons tous en nous une part de noirceur qu’il nous faut combattre. »
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un démon est un ange triste qui a déguerpi de l'endroit sacré
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Quelle absurdité que cela. La résurrection dans un monde qui ne disposait pas même d'une banale mana ? Emrys doutait de plus en plus des paroles de la jeune femme mais il préférait éviter de lui envoyer son ressenti à la figure. Il ne connaissait peut-être pas encore assez ce monde pour ça. Mais toute cette histoire lui paraissait bien étrange, point de vue logique.
- La résurrection n'est-elle pas un acte contre-nature ?
Soudain, se remémorant les mots de la demoiselle, Emrys se souvint de cette statue vu précédemment avec cet homme crucifier. Ce serait lui le fameux fils de dieu miraculé ? Il demeura songeur un moment sur l'instance de Becky au sujet de son pays d'origine. Si cette guerre avait été récente, il en aurait forcément entendu parler.
- Peut-être commence t-elle a trop dater pour moi et que j'étais bien trop jeune pour m'en souvenir. De quand date t-elle ?
L'homme eut un sourire. Ce regard qu'elle lui lançait...Cherchait-elle vraiment à le faire craquer de cette manière ? Emrys se sentait déjà plus que patient avec elle et heureusement qu'il n'avait rien de mieux à faire de sa journée afin de pouvoir jongler sur la conversation de cette manière. A la base, il était venu quérir quelques informations sur la religion du coin, rien de plus. Il ne comptait clairement pas s'exposer plus que de coutume et cette jeune femme se montrait un peu trop curieuse à son goût. Il apprécia qu'elle lui rende la pareille et se redressa aussitôt.
- Oh parce que je n'ai pas toujours eut droit à des accueils aussi chaleureux que le votre avant de m'installer ici. Hm, d'ailleurs même dans cette ville, je ne fais sûrement pas bonne impression à tout le monde sans doute.
C'était une demi-vérité. Mais il avait tout de même bien appris sa leçon concernant la condition tzigane. A force d'être traité ainsi, il s'était emparé de cette origine pour se justifier et s'inventer un passé dans ce monde histoire de brouiller les pistes. Ca marchait à la perfection d'ailleurs.
- Enfin, ajouta t-il, j'apprécie votre tolérance à mon égard dans ce cas.
Sa condition n'avait pas l'air de lui poser problème, c'était déjà ça. En réalité, Emrys n'avait jamais eu de problème en se faisant passer comme tel, surtout en animant les fêtes foraines. Mais les rares fois où il n'était qu'une roulotte perdue quelque part en ville, les regards étaient tout autre et les gens n'avaient plus rien à voir avec ceux qui s'amusaient de ses tours. Les humains étaient vraiment complexes des fois.
- Hm, fit-il de plus en plus sceptique.
Ce culte n'avait pas beaucoup de sens. Mais la dernière intervention de la demoiselle l'incommoda à nouveau.
- Vous également ?
Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]