« T'es sûre que tu veux pas que je te raccompagne, Annie ? » Le garçon la lorgnait d'un regard mi-inquiet, mi plein d'espoir. A chaque fois qu'ils terminaient leur "service" à la soupe populaire - et étrangement, Donnie s'arrangeait pour être là les mêmes jours qu'elle -, il lui proposait la même chose. Et à chaque fois, elle lui répondait : « T'en fais pas, je sais me défendre ! » Comme ce soir, en somme. Assorti d'un clin d’œil amical se heurtant à la déception évidente de son collègue. Une routine qu'elle commençait à trouver un brin lassante. Il était gentil. Et plein de bonnes intentions à son encontre, elle n'en doutait pas. Il avait toujours un petit geste pour elle, se portait à sa rescousse dès qu'elle levait une marmite pleine ... Adorable, donc. Ce que ça l'agaçait ! D'accord, elle avait bien fait attention à ne pas révéler ses capacités, ayant compris que dans ce monde, elles n'étaient pas forcément bien vu. Et oui, elle n'était ni très grande, ni très épaisse, ce qui pouvait expliquer cette espèce de confusion laissant entendre qu'elle ne possédait pas une grande force physique. Mais quand même, elle n'en demandait pas tant ! Elle n'avait pas besoin qu'on la couve, ni d'un regard tendre, ni de petites attentions. Pas aussi souvent. Pas dans ce monde. En gros, notre Starlight, si elle se languissait de son Hughie, commençait à se faire à l'idée que la tendresse, c'en était fini pour elle.

Son carton de décorations de Noël sous le bras - elle en avait ramené d'autres avant, mais un certain connard les avait toutes gelées et brisées -, elle abandonna Donnie après lui avoir fait un petit geste de la main. A peine eut-elle tourné les talons qu'elle leva les yeux au ciel. Et s'en voulut aussitôt. Même quand elle était chez les Sept, elle ne s'était jamais montrée aussi désabusée face à la gentillesse d'autrui. En proie à une culpabilité naissante, elle faillit rebrousser chemin. Sauf qu'un jappement devant elle l'arrêta dans son mouvement. Ses prunelles croisèrent celles, moribondes, de ce qui semblait être un croisement entre un labrador et un berger allemand - ou quelque chose du genre, elle n'y connaissait rien en chien. Le ventre creusé de l'animal révélait sa malnutrition, tandis que sa langue pendante et ses oreilles bien hautes, elles, trahissaient son besoin de compagnie. Seconde hypothèse confirmée par le fait que bien qu'elle continua sa route, il la suivit. Elle finit par s'arrêter en soupirant et tendit la main. Le chien vint y cogner sa truffe. « Il va te détester. » constata-t-elle à voix basse tout en flattant l'encolure miteuse de la bestiole. Puis, un sourire éclaira son visage. « Ok ! Viens avec moi ! » La perspective de mettre Ezekiel en rogne était aussi douce que celle d'aider son nouveau compagnon.

Les lampadaires grésillaient sur son passage. L'électricité avait beau être rétablie, elle avait encore quelques ratés. Surtout dans le quartier mal fréquenté où elle créchait avec le G-Men. La porte d'entrée de l'immeuble était taguée et ouverte à tous vents. Étonnant comme elle s'était faite à cette existence après toutes ces années de confort et de luxe. Elle ne remarquait même plus son environnement. En revanche, elle ne put pas rater la silhouette sylphide avec laquelle elle tomba nez à nez en rentrant "chez elle". Les sourcils de la jeune femme formait un pli contrarié au-dessus d'une mine extatique. Un combo que seul Zek le Jerk pouvait produire sur le visage d'une nana. La blonde, elle, laissa passer l'énième coup d'un soir de son colocataire, non sans une petite grimace. Et sans prendre la peine de la saluer. A quoi bon ? Elles ne se reverraient sans doute jamais. « Rhabille-toi, connard. » lâcha-t-elle cependant à l'adresse d'Ezekiel, avec une amabilité frôlant la chaleur d'un iceberg. Là encore, rien de bien nouveau. C'était leur mode de communication depuis près de six mois maintenant. Elle abandonna son carton sur la table branlante du salon, ses traits s'éclairant alors que le chien, sans gêne aucune, venait se presser contre ses jambes. Deux plaisirs pour le prix d'un.

« Dans tes rêves ou quand tu t'astiques en pensant à moi, peut-être. » avait-elle répondu du tac-au-tac, rodée qu'elle était à ses répliques plus grasses que la tignasse d'une strip-teaseuse du Bronx. Et pourtant, elle n'aurait pas dû. Parce qu'elle lui ouvrait la porte à des répliques encore plus sordides. Elle le savait, ça, Annie. Sauf que c'était sorti tout seul, ça avait dévalé sa langue trop habituée à se défendre contre cet enfoiré au cœur de glace. Tant pis. Sans doute s'était-il acclimaté, lui aussi, puisqu'il ne releva pas. Il se contenta de lorgner son derrière, comme il le faisait tout le temps, avec son horrible creusement de fossettes canaille. Elle avait envie de lui cracher à la tronche. Encore un tic acquis au contact du G-Men.  C'était bien là la seule humidité qu'il pouvait attendre de la part de la Sept.

De toute façon, le chien avait retenu l'attention de son colocataire. T'ramènes la bouffe vivante maint'nant ? Files lui un coup d'jus, j'le dépècerai après. Elle n'y croyait plus, et malgré tout, il parvint à la choquer. Elle releva le menton et lui adressa un regard ahuri. Faire quoi ? D'accord. Alors ça, elle ne l'avait pas vu venir. Manger un chien ? Non, c'était ... Non mais il était dalleux à ce point, son camarade d'infortune, pour en arriver là ? Elle n'eut pas le temps de rétorquer qu'il enchaîna en critiquant le contenu coloré de son carton. Guirlandes et boules dégueulaient de la boîte, comme une invitation à la fête. Bien loin des préoccupations du Super, donc. « Arrête ! Touche pas ! » Elle alla pour dégager sa main sale de gros bourrin pas fini, mais heureusement, il arrêta son geste. La glace pernicieuse se figea en un simple cadre bleuté. « Dommage. Moi qui pensais que tu profiterais de la trêve de Noël pour dégager de là et me foutre la paix au moins vingt-quatre heures. » grogna-t-elle, sans la moindre conviction dans ses paroles. Il ne lui ferait pas ce plaisir. D'ailleurs, ni l'un ni l'autre n'arrivait à se le procurer depuis leur arrivée. Même si ce n'était pas faute, pour la blonde comme pour son comparse, d'avoir essayé de se tirer. Seulement, ils revenaient toujours dans cet appartement pourri. Du masochisme pur. « On va pas manger ce chien, pauvre con. J'ai décidé de l'adopter. » Il insistait pour que la pauvre bête soit transformée en ragout. Qu'il essaie. Il allait le regretter. Ignorant la réaction probablement désagréable qu'il allait avoir, elle plia les jambes pour se mettre à hauteur de l'animal et se mit à le caresser sous le menton. La bête jappa de contentement. D'une voix de niaiseuse déjà gaga, elle s'adressa cette fois à ce dernier : « Hein que tu vas rester avec moi, mon toutou ? On va te remplumer et après tu seras tout beau, tout propre. Pas comme Zek qui schlingue plus qu'un rat crevé, alors que ça fait au moins un mois qu'on a récupéré l'eau courante. Hein, mon joli ? Pas comme ce vilain, vilain, Zek ! » Elle en rajoutait au moins trois tonnes de miel. Juste pour l'effet. Et une bonne livre d'acidité pour saupoudrer le tout. Joyeux Noël, connard. Elle reporta néanmoins sur le G-Men un regard où brillait une lumière naissante, les lèvres tordues en une moue ombrageuse. « Touche-le et je te pète la gueule. Pour de bon, cette fois. » Et il le savait, Starlight ne faisait jamais de promesse en l'air.

Il était infâme. Imbuvable. A côté de lui, un rebus de l'humanité faisait figure de tête d'élite. Alors que lui, c'était une putain de face de bite. Sa chère maman, où qu'elle soit dans le monde que Starlight avait laissé derrière elle, se signerait au moins cinq fois et expédierait sa progéniture au confessionnal le plus proche, pour peu qu'elle entende les paroles vulgaires qui traversaient ses pensées. Dire qu'à l'origine, Annie était une fille si aimable, si douce. Jamais un mot plus haut que l'autre. Pas le moindre juron n'aurait franchi ses lèvres. Mais ça, c'était avant qu'elles soient souillées de bien trop de manières et que, pour survivre, elle soit forcée de descendre au niveau de ses comparses. Et puis, il y avait eu Hughie. Il l'avait ramené à elle-même. Pour un temps, tout du moins. Sauf que son écossais n'était plus là et que depuis six mois, elle cohabitait avec le pire charretier de tous les univers. Le pire ? Ca aurait dû lui coûter, de se laisser aller à tant de bassesse. Seulement, ça paraissait presque ... Naturel. Aussi ne pouvait-elle que haïr d'autant plus Ezekiel à cause de ce qui l'avait encore plus forcé à devenir. Ou plutôt, à redevenir. En pire, une fois encore.

Dommage, il partait plutôt bien. Au lieu de mouliner des bras ou de tenter de geler son nouveau compagnon, il avait accepté sans faire mine de râler - de trop - la présence qu'elle lui imposait. Quelque chose palpitait-il, finalement, sous ces énormes pectoraux ? Elle s'était même surprise à jeter un coup d’œil dans leur direction - bon, d'accord, ce n'était pas la première fois, mais plutôt mourir que de l'avouer -, comme si elle y cherchait la preuve d'un battement de cœur. Cependant, il lui fallut, quoi, dix mots ? A peine, pour gâcher la seule marque d'humanité qu'il lui avait jamais montrée. « Sérieusement, ferme-la. » prévint-elle, menaçante, tandis qu'il acceptait la présence de l'animal, conditionné à ce qu'elle le nomme comme son petit-ami. Pourtant, on était loin de l'inédit. Le G-Men détestait Hughie - émotion qu'il partageait avec à peu près tout un chacun, rien de nouveau sous le soleil - et avait sorti bien plus terrible sur le compte du Boys ces six derniers mois. Sur elle également. Alors pourquoi, ce soir, se sentait-elle réellement prête à lui faire mordre la poussière ? Cela avait-il un rapport avec la date anniversaire de leur demie année d'exil forcé ? Le fait qu'à peine deux jours plus tôt, elle suivi une énième piste censée la conduire jusqu'à des membres de son monde et avait, en réalité, atterri dans un repaire de maquereaux persuadés qu'ils allaient lui faire vendre son cul de force ? Des yeux qu'elle avait arraché, en proie à une indicible rage - qu'on se soit encore fichue d'elle, qu'elle ait encore échoué ? Certainement un mélange de toutes ces saloperies, provoquant un relent putride de désespoir. Le début de la fin.  Joyeux Noël darling. Elle dut fermer les yeux, par automatisme, afin d'éviter que le mix écœurant de nicotine et de glace lui nique la rétine. Quand elle rouvrit les paupières, ses prunelles n'étaient plus que deux globes jaunâtres. Sans crier gare, exploitant l'effet de surprise, le néon grésilla, manquant d'exploser sous la charge qu'elle absorba pour en renvoyer la lumière droit dans la poitrine du King. Pas assez pour l'électrocuter - et de toute façon, la pratique lui avait enseigné qu'il était malheureusement plus résistant que ça - mais suffisant pour l'envoyer embrasser le mur le plus proche et le recoiffer au passage. Le chien couina, allant se réfugier sans la table, couché sur ses pattes. A peine arrivé, déjà traumatisé.

Un sourire malin illumina les traits de la blonde. Ce fut à son tour de s'approcher du Super, lui agitant ses deux mains sous le nez avant de lui présenter son majeur. « Mate ça, bâtard ! Impeccable, la manucure ! » Elle fit mine de renifler. « Non mais c'est que tu pues pas seulement la crasse, Zek ! Qu'est-ce que je fleure là ? Aux chiottes numéro cinq ? Wow ! Attend ! Non, ça ressemble aux effluves de la putain de jalousie ! Ça te défrise à ce point de devoir taper dans le fond de tes traînées ramassées dans un bouge, juste pour te dire qu'une fois dans ta journée de merde, tu ressens un truc ? Que t'es capable de faire quelque chose à peu près correctement ? » rigola-t-elle, pernicieuse et purement rhétorique. Elle jubilait. Ce petit coup de semonce lui avait fait un bien fou ! Et puis, ça avait comme un avant-goût d'affrontement, et qu'elle le veuille ou non, elle en crevait d'envie.

La jeune femme s'étala lourdement sur le sol. Nul doute qu'en réfléchissant un peu, elle aurait pu anticiper le revers de jambes qui n'allait pas manquer de lui dérober les siennes. Sauf qu'elle était trop occupée à le lorgner de toute sa hauteur, si fière de l'avoir pris au dépourvu. L'avoir vu se manger le mur avait été un tel enchantement ! Un grognement lui échappa, vite étouffé par la lourde masse qui vint la plaquer contre le parquet. Elle tenta bien entendu de se défaire de cette emprise en ruant en tous sens, épaules, hanches et jambes lancées dans la bataille. Néanmoins, le G-Men était bien plus lourd et fort qu'elle, dans cette position. Son bassin comprimait le sien, ses mains couvraient ses épaules d'une sensation glaciale, gelant sa peau et ses os tandis qu'elle hurlait pour toute réponse : « UNE GONZESSE QUI VA TELLEMENT TE CLAQUER QUE MÊME TA MÈRE TE RECONNAÎTRA PLUS PUTAIN. » Elle était à peu près sûre d'être en train de lui postillonner en pleine face, ce dont elle se battait complètement les reins. Lui qui voulait de l'humidité, il en avait pour son compte. Quant à le supplier ? Il pouvait toujours rêver ! Crever, plutôt ! Elle y passerait d'abord avant de, ne serait-ce qu'envisager, de le prier de quoi que ce soit. Elle préférait se retrouver manchote et devoir jongler avec ses pieds que de lui faire le plaisir de s'écraser - au sens figuré - devant lui. Starlight allait l'en informer avec le ton assorti, quand elle se sentit soulevée de terre, avec une lenteur terrible. Un instant bien trop long, leurs visages furent si proches qu'elle craignit le pire - ou pas tellement, le pire, et c'était justement ça ... Le pire. Heureusement, il se débarrassa bien vite de la Super, l'envoyant valser à son tour contre ce même mur, témoin du premier assaut. Sous la force de l'impact, ses mâchoires s'entrechoquèrent violemment. Elle se mordit la lèvre au passage, la pulpe éclatant et ne tardant pas à recouvrir son menton d'un filet de liquide vermeil. Tout en se redressant, les yeux empli d'une innommable fureur, elle s'essuya négligemment d'un revers du poignet, étalant un peu plus le premier sang que le King venait de faire couler. Allez viens chérie, donne tout c'que t'as. Prouve moi qu'j'ai tord, qu'tu t'doigtes toujours en pensant à Hughie le clébard ! Il avait les bras écartés, torse offert à la fureur de la Super. Lui aussi n'attendait que ça, ce gros pervers. Qu'elle lui fasse mordre la poussière. Il n'allait pas être déçu. Fais moi mal, Annie, fais moi crier bébé ! Douce et lubrique proposition, parlant à son ire toute aussi déviante. Sauf que, cette fois, il était prêt. Alors, la jeune femme prit tout son temps. Les mains voletant en un étrange ballet, elle récupérait la moindre source de lumière à portée de vision : le lampadaire peinant à l'extérieur, le pauvre néon déjà malmené, l'ampoule de l'entrée à l'horrible lumière blanche ... Si seulement il avait fait jour, elle en aurait réclamé à la puissance du soleil ! « J'espère que tu comptais faire une carrière dans l'opéra, parce que quand j'en aurais fini avec toi, tout ce que tu pourras espérer, c'est des rôles de castra ! » Ses mains et ses yeux n'étaient plus que des spots incandescents. Pourtant, au lieu de de lui balancer la sauce à bonne distance, elle se rua sur le G-Men, exploitant l'aveuglante clarté qui l'entourait pour lui balancer un coup de poing dans le menton, et son genou ... Droit dans les parties. Guettant les hurlements qu'il lui avait réclamé.

T'vas m'payer ça, Starlight. La concernée voulut ricaner méchamment, cependant, elle n'en eut pas le temps. L'instant suivant, elle effectuait un nouveau vol plané, ne devant qu'à ses facultés de lutter contre la gravité de ne pas se reprendre un mur. Seul son talon, freinant son renvoi, l'empêcha de se briser quelques cervicales. L'énergie pulsait dans ses veines surchargées. Comme en position pour entamer une course, ses poings luisaient encore sur le sol. En réalité, elle était bien sur les startings blocks et qu'il pète les maigres ampoules restantes n'y changeait rien. Elle avait gonflé ses batteries jusqu'à la jauge maximum. « Allez viens, fils de pute ! J't'attends ! » beugla-t-elle, toute bouffie d'assurance. Elle était prête à le recevoir ! Du moins le crut-elle jusqu'à ce qu'il la percute et la soulève. La Super vit trente-six chandelles sous l'impact des coups qu'il lui asséna sans demie-mesure. Son crâne vrille en arrière, puis sa tête sur le côté tandis que les poings vengeurs s'abattaient. Quelque part, elle était presque gré au G-Men d'y aller de toute cette violence, laquelle la confortait dans l'image qu'elle avait de celui qui n'était rien de moins qu'une ordure à ses yeux. Elle aurait dû le jeter à la benne avec tout ce qu'il détruisait sur son passage. Sauf que, il aurait fallu qu'elle s'y mette aussi, à en juger par la façon dont elle lui rendait volontiers sa férocité. « T'es qu'une sombre merde ... » gloussa-t-elle, l'esprit encore vagabond car peinant à retrouver la terre ferme. Et inconsciente de ce qui l'attendait. Encore moins que les mandales qu'il s'était plu à lui coller, elle n'avait pas vu venir la suite. Sa tignasse emprisonnée entre les doigts ensanglantés de son adversaire, elle sentit qu'il l'obligeait à relever le nez et ... Il écrasa sa bouche les lèvres contusionnées de la jeune femme. Un baiser bestial, plus brut encore que n'importe quel coup, à la saveur à la fois brûlante et métallique. La réaction ne se fit pas attendre : lorsqu'enfin, elle réalisa ce qu'il avait osé faire, elle attrapa la lèvre inférieure d'Ezekiel et la mordit à pleines dents. Puis, sans réfléchir davantage, elle déchargea toute l'énergie qu'elle avait accumulé dans le poing qu'elle lui balança dans la trachée. Cette fois, ce fut un bon coup de jus qui faucha les jambes de l'autre Super et le figea. Littéralement. « Je vais ... Te tuer ... T'es ... T'es ... Mort ! » ahana-t-elle, pantelante. Moitié rampant, moitié debout, elle le rejoignit à quelques mètres, là où elle l'avait statufié et, fourrageant rapidement dans le carton qu'elle avait ramené, attrapa une guirlande électrique. Elle se posta derrière lui, collée à son dos et passa la décoration autour de son cou de taureau. Bien décidée à l'étrangler avec. « Al ... Alors, j't'entends plus, enfoi ... Enfoiré de mer ... Merde ! » Elle serrait autant qu'elle le pouvait, refusant d'abdiquer. Au contraire, elle voulait gagner. Plus que jamais. « Allez, crie ! Crie mon nom, connard ! » Requête pour le moins incongrue, étant donné qu'il ne pouvait pas plus bouger que parler. Pour quelques instants, du moins. Mais elle avait l'espoir fou que tout le voisinage sache que Starlight avait réussi à mettre à genoux Ice Killer.